juin 2022

Esprit de corps

La chaleur était étouffante. Abel, installé à son poste de travail me transmettait son inconfort : Température, sudation, fréquence cardiaque… J’avais droit à tout, il m’avait programmé pour ça. J’aurais préféré qu’il m’épargne ses sensations physiques, ses pensées surchargeaient assez mes modules comme ça. Le sentir suer comme une femme ménopausée ne donnait envie à aucun robot d’être humain.

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À corps perdu

Je lus le compte rendu d’une audition de la voisine, une certaine Rose Dumas qui semblait bien connaître Claire Leroy. Je décidai d’aller sur place, afin de voir la maison et d’en profiter pour l’interroger à mon tour, j’avais besoin de contexte. Avant de me rendre chez la voisine avec qui j’avais rendez-vous, je fis le tour de la maison des Leroy. La propriété était immense. Grande comme un terrain de foot, on aurait pu y installer tout un lotissement. Les fouilles allaient être compliquées avec tous ces arbres : ce quartier favorisé de Nîmes avait été construit au milieu de la garrigue, dont il restait encore des zones intactes. Ici les villas étaient somptueuses, rien à voir avec mon appartement à la caserne de Toulon ! J’en profitai pour prendre des photos avant les fouilles. Assez loin de la maison, j’aperçus une cabane, en partie cachée derrière les bosquets. En me dirigeant vers elle, je vis une ombre furtive s’en échapper

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Le dernier saut de piaf

Malgré le jour qui pointait, les arbres l’empêchaient d’évaluer sa position. Il connaissait bien cette falaise : Il y en avait au pied, mais également sur un éperon rocheux à mi-hauteur. À quel niveau se trouvait-il donc ? Il regarda vers le bas et distingua le sol à plusieurs mètres à travers la végétation. Mais ça ne prouvait rien. Il savait qu’on ne pourrait jamais le voir, même en hélicoptère : les arbres le masquaient. Il leva la tête et au travers des branchages, aperçut le ciel dans lequel tournoyait un vautour. L’idée qu’il puisse se repaître de sa propre chair acheva de le désespérer. Il s’égosilla tel un oisillon, mais la roche étouffait les sons étranglés qu’il s’évertuait à sortir de sa gorge râpeuse : Inaudible, invisible. Pris au piège comme un insecte dans une toile d’araignée, s’il était à mi-hauteur sur la falaise comme il le redoutait, on ne le retrouverait sans doute jamais.

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